top of page

Des association pour épauler les nouveaux arrivants

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Will Haney et Mahmoud Mahmoud travaillent pour CWS, une association chargée d'accueillir les réfugiés sur le sol américain. 

Photo : MAÏWENN LAMY

 

Depuis le mois de février, quatre familles de réfugiés syriens, soit une vingtaine de personnes, se sont installées à Jersey City, une ville de la banlieue de New York. Ces personnes figurent parmi les rares réfugiés syriens, environ 1 800, accueillis par les États-Unis depuis le début de la crise, qui a fait près de 250 000 morts et 4 millions de réfugiés depuis 2011.

 

« Beaucoup de réfugiés, quand ils arrivent, n'ont rien d'autre qu'une tenue de rechange »,

Will Haney.

 

Même s'ils peuvent se considérer chanceux à côté de leurs concitoyens qui attendent encore dans des camps de réfugiés en Jordanie, au Liban ou en Turquie, leur parcours du combattant ne s'est pas arrêté pas au moment où ils ont posé le pied sur le sol américain.

« Beaucoup de réfugiés, quand ils arrivent, n'ont rien d'autre qu'une tenue de rechange », explique Will Haney, directeur adjoint du programme pour les réfugiés de Church World Service [CWS], l'une des ONG chargées d'accueillir les réfugiés aux États-Unis.

Une fois acceptés dans le pays, les Syriens doivent encore apprendre à vivre dans un environnement où tout leur est étranger. « Quand vous arrivez dans un pays, tout est nouveau. Même la façon de travailler est différente. Les Américains arrivent au travail à 8 heures. Dans certains pays, 8 heures veut dire huit heures et quart », souligne Mahmoud Mahmoud, directeur du bureau de CWS à Jersey City.

Les réfugiés ont aussi vécu des épreuves terribles et doivent souvent faire face à des stress post-traumatiques. Les quatre familles arrivées cette année à Jersey City ont ainsi fui la Syrie car leur maisons, toutes situées dans ville de Homs, l'un des épicentres de la révolte de 2011, ont été détruites par les bombes.

 

Neuf associations chargées d'accueillir les réfugiés aux États-Unis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le bureau de CWS à Jersey City compte huit employés qui sont aidés dans leur travail par une vingtaine de bénévoles. 

Photo : MAÏWENN LAMY

 

Aux États-Unis, neuf associations sont mandatées par l'État pour aider ces nouveaux-venus à faire leurs premiers pas dans le pays. Parmi elles, CWS, qui dispose de 32 bureaux sur l'ensemble du territoire. L'organisation accueille chaque année près de 8 000 réfugiés (à titre de comparaison, l'État a accueilli l'an dernier 70 000 réfugiés). En février, elle a ouvert un nouveau bureau, à Jersey City. Depuis cette date, le bureau a pris en charge entre 100 et 250 réfugiés, parmi lesquels les Syriens, environ une vingtaine, sont les plus représentés.

Jersey City est l'un des villes les plus multiculturelles des États-Unis et, à 20 minutes de là, dans la ville de Patterson, une importante communauté syrienne est installée depuis des décennies. « Aucune des familles que nous avons accueillies n'a quitté la région. Au contraire, elles se sont fait beaucoup de relations dans la communauté », explique Mahmoud Mahmoud.

 

Être la « famille » des réfugiés

 

« Une bonne partie des personnes qui arrivent ici, à Jersey City, n'ont pas de famille ou de proches sur lesquels compter quand elles descendent de l'avion. Donc, d'une certaine manière, nous sommes leur famille », estime Mahmoud Mahmoud. C'est donc aux huit employés et à la vingtaine de bénévoles de CWS Jersey City de s'assurer que les réfugiés ont accès aux services de base dès leurs premiers jours aux États-Unis.

 

Dès que leur date d'arrivée est connue, l'équipe doit donc trouver un appartement, et le meubler en s'assurant que rien ne manque. « Vous stockez de la nourriture dans le réfrigérateur, vous vous assurez que le four est opérationnel et que le chauffage fonctionne bien. Ensuite, vous attendez jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'aéroport pour aller les chercher, parce que c'est la première fois qu'ils mettent les pieds aux États-Unis », raconte Mahmoud Mahmoud, qui s'apprête à recevoir une nouvelle famille mi-novembre après un mois de creux dans les arrivées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite, l'équipe de Mahmoud assiste les nouveaux arrivants dans toutes sortes de démarches : inscrire les enfants à l'école et les faire vacciner, s'enregistrer à la sécurité sociale, choisir un docteur, trouver le supermarché le plus proche et comprendre comment s'y rendre en bus, ouvrir un compte en banque ou encore apprendre à payer des impôts…

L'État fédéral verse 1 125 $ pour chaque réfugié pendant les trois premiers mois qui suivent son arrivée. L'argent est donné à l'organisation afin qu'elle puisse faire des achats avant l'arrivée de ses protégés. « C'est pour cela que nous demandons aux gens de faire des dons. Tout ce qui est donné par la communauté signifie plus d'argent que nous pouvons verser directement aux réfugiés. Cela leur donne plus de temps pour s'installer aux États-Unis », explique Will Haney.

À Jersey City, CWS compte ainsi sur une dizaine d'église et trois synagogues qui recueillent des dons parmi les membres de leurs communautés. La plupart des bureaux de CWS survivent en effet grâce au travail de leurs volontaires. « Nous n'y arriverions vraiment pas sans eux », souligne Will Haney.

 

« Beaucoup d'entre eux ont passé 15, 20 ans dans un camp de réfugiés », Will Haney.

 

Trouver un emploi, une priorité

 

Trois mois après leur arrivée, les réfugiés cessent de recevoir les 1 125 $ mensuels du gouvernement fédéral. « Ils doivent alors commencer à subvenir à leurs besoins, et c'est une transition difficile pour beaucoup de réfugiés, estime Will Haney. Beaucoup d'entre eux ont passé 15, 20 ans dans un camp de réfugiés et souvent, il est impossible d'y travailler. »

Pour la plupart des réfugiés qui arrivent aux États-Unis, l'objectif premier est donc de trouver un emploi. Les bénévoles de CWS les aident à remplir des formulaires de candidature, les conduisent aux entretiens d'embauche et orientent ceux qui ne maîtrisent pas la langue du pays vers des cours d'anglais langue étrangère. « Les familles qui sont arrivées à la mi-juin se débrouillent très bien, souligne Mahmoud Mahmoud, ils ont trouvé du travail, et les enfants s'amusent beaucoup à l'école, alors qu'ils n'ont pas pu y aller pendant des années en Syrie ».

 

Pour le directeur du centre de Jersey City, la ville est idéale pour permettre aux réfugiés syriens de construire une nouvelle vie. « Comme nous avons affaire à une population où les gens parlent la même langue, ont la même apparence et s'habillent pareil, c'est bien plus facile de s'intégrer », affirme Mahmoud, qui est persuadé que son bureau sera amené à accueillir de plus en plus de Syriens dans les années à venir. Il en est persuadé, « Jersey City est un bon endroit pour accueillir cette population. »

bottom of page